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Préface de "Pleins et déliés de la Belle Epoque"

 

Dans l’espace, comment les petits hommes verts font-ils pour ce déplacer ? Les moyens de locomotion sont-ils les mêmes que les nôtres pour se rendre d’une planète à l’autre ? Faut croire que oui d’après certains!!! A la question ; comment le savez-vous ? Les avis sont partagés. « Moi, j’ai lu dans un journal des plus sérieux que des vaisseaux avec des roues et des petites ailes ; en quelque sorte des OVNIS avaient été aperçus dans différents point du globe. »  Alors, imaginez une autoroute slalomant entre les étoiles, fréquentée les jours d’affluence et aux heures de pointe par des DS ailées. « Pour avoir des renseignement plus concrets, je vous conseille d’aller voir le film Fantômas !!! » Dans nos rêves les plus fous, les hommes ont imaginés des grands oiseaux de fer plus extravagants les uns des autres. Cela allait de la traditionnelle soucoupe gris métallisée, à la voiture volante vert sombre style « James Bond ». Mais quand la réalité et le monde du concret rattrape le quidam bercé d’illusions, on arrive à se demander si dans ces étoiles que l’on observe par temps clair allongé sur une chaise longue, la vie est bien présente ? Seul, le scintillement de la voûte céleste nous remplit d’admiration. Armé d’un télescope l’amateur avisé scrute le ciel pour analyser le mouvement de la grande ourse. Les constellations ont toujours fasciné même le plus ignorant. Qui n’a pas un jour levé la tête pour essayer de savoir quelle est cette étoile là à gauche qui brille plus que les autres, est-ce Vénus, Mars ou Jupiter ? Depuis que l’humain a décidé de violer l’espace sidéral en envoyant des fusées et autres spoutniks en direction de la lune, l’intérêt croissant pour la découverte des planètes n’a cessé de croitre parmi la population des jeunes. La télévision naissante incite à y croire et à se passionner à travers des reportages nouveaux et créatifs. Quoi de plus enivrant de voir sur le petit écran une jeep télécommandée faire des sauts sur un sol poussiéreux parsemé de petits cratères sous l’oeil vigilant d’un gros bonhomme sortit tout droit d’une navette. L’observation et l’étude des étoiles, rébarbative jusqu’alors est devenu un jeu et pour certains une véritable passion. Scruter la lune de son balcon en pensant aux cosmonautes qui un jour l’ont tutoyée ; quoi de plus naturel !!! Cette forme ronde qui peut parfois se transformer en un croissant a inspiré plus d’un dessinateur en quête de gloire. Georges Méliès dans le film « Le voyage dans la lune » lui a même donné une dimension humaine  avec des yeux et une bouche. Sommes-nous une planète dans notre univers ? La ronde des astres et des étoiles tourne t’elle autour de la terre ? Bien des questions restent en suspens. Je pense toutefois que nous sommes, nous terriens une simple boule de terre et d’eau dans l’immensité de l’univers. Mais comme disait un acteur comique bien connu « Restons sur le bon vieux plancher des vaches ». Maintenant, parlons plutôt de ce qui nous préoccupe. Par quel moyen et de quelle façon, allons nous nous rendre à cet endroit ? En remontant très loin dans les siècles les inventeurs les plus audacieux se sont penchés sur la construction de véritables machines de guerre comme le Fardier de Cugnot qui fut le premier véhicule à se déplacer seul sans la traction d’un animal. Ce prototype précurseur n’a quasiment jamais servi et fait aujourd’hui le bonheur d’un musée consacré à l’automobile. On était loin de l’histoire des records et de la folie des hommes qui ont payé de leur vie cette passion dévorante de la vitesse. Déjà en 1935 sur le lac salé, Campbell était le premier à passer la barre des 480 Km h sur un prototype baptisé « Blue Bird ». Que d’aventures humaines  dans l’espoir de se dépasser et de dépasser les autres ? Bien avant les prémices du véhicule à vapeur, les animaux de trait ou de labour, d’après ce qu’on disait communément, étaient souvent des bœufs et de puissants chevaux destinés à tirer la charrette de foin et la charrue. La jolie calèche en bois des îles filait sur ces routes carrossables. Le cheval gris clair du nom de Semba trottinait à fière allure au dessus d’un petit nuage de poussière et dépassait allègrement le brave paysan solidement rivé sur sa charrette. La classe sociale était répartie en plusieurs communautés. En simplifiant ; il y avait, les riches et les pauvres. La cohabitation se faisait tant bien que mal. Les uns naviguaient impunément dans leurs  privilèges, les autres, se battaient pour garder le minimum vital.
 

 

"Chroniques d'une France qui s'en va"

 

"Condoléances Mr le Chat"
 
Les gens, en général connaissent quatre étapes importantes de la religion catholique ; le baptême, la communion, le mariage et les enterrements. Tous ces passages obligés par l’église marquent les moments importants dans la vie d’un simple mortel. Malheureusement dans nos souvenirs, on retiendra surtout de ces évènements le repas bien arrosé chez la tante Adèle et les chansons paillardes du cousin Pierre qui ont fait rire tout le monde. Heureusement, pour immortaliser ces grands moments il reste encore quelques photos prises dans l’église où l’on peut apercevoir dans le cœur de l’édifice juste à la droite du prêtre un petit morceau du communiant pris à la sauvette. Sur un autre cliché, on peut deviner ce même communiant quelques années plus tard, le jour de son mariage pleurant à chaudes larmes pendant la remise des anneaux. Le dernier des évènements cités est sans aucun doute le moins rigolo et c’est certainement celui dont vous vous souvenez le moins, surtout si vous êtes dans la caisse en bois. On pleure votre mémoire, on vous couvre d’éloges même si vous êtes un crétin de la pire espèce. Pendant quelques jours vous êtes : « Le pauvre qui était si gentil. » Le défilé des proches qui désirent vous voir une dernière fois a lieu dans votre chambre ; là on s’interroge « La tapisserie est sale, ils auraient pu faire les peintures et laver le sol. » Des raisonnements concernant la réfection des locaux fusent des quatre coins de la pièce et pourtant, les murs étaient tapissés de ces jolies fleurs bleues que l’on appelle myosotis ou plus communément « Ne m’oubliez pas. » Le cortège qui vous conduit au cimetière est d’une tristesse accablante. A l’exception de l’oncle Emile qui se mouche, tout le monde pleure. Seul le tour de cou en peau de renard de la cousine, mettant en évidence le museau et les pattes du pauvre animal peut encore faire rire dans ce contexte de désolation.
Il est assis sur cette stèle en bois d’olivier juste à l’angle du vestibule et il regarde le remue ménage et le va et vient incessant. Il, c’est le chat de la famille. Immobile, intéressé il analyse tout ; voit-il les humains comme des animaux ? A-t-il l’impression d’être au milieu d’une ménagerie ? Ce gros monsieur qui rentre dans la pièce avec son chapeau et son parapluie, le voit-il comme l’ours Baloo du livre de la jungle, ou bien pense-il que le quidam va le caresser en lui disant des mots gentils. En tout cas, il n’a pas peur des gens qui l’entourent. Certains s’interrogent « vous avez vu ce chat, il est fascinant, regardez ses yeux ronds, ils sont d’un vert remarquable. » L’animal demeure impassible devant ces propos dithyrambiques scrutant toujours l’environnement de la salle à manger à la recherche du moindre indice, de la moindre anomalie. A présent tout le monde s’assoie autour de la grande table à manger en bois sombre où les assiettes en porcelaine, les couverts en argent et les verres en cristal sont dressés. Comme le veut la tradition, un peu de charcuterie, une viande en sauce et des gâteaux de ménages accompagnés d’une bonne bouteille de vin blanc sont offerts. Tous les convives savourent ces préparations  malgré la peine liée à la disparition de leur ami. Ils sont réunis en cette fin de soirée pour évoquer une dernière foi leurs souvenirs de jeunesse, les moments heureux passés ensemble dans le village qui les a vu grandir et évoluer dans la société comme des notables pour certains et parfois comme des marginaux pour d’autres.
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